Arbres et cultures: de l’agroforesterie a la permaculture

A la base de la forêt comestible mise en pratique en permaculture, l’agroforesterie évalue les meilleures manières de combiner arbres et cultures. La permaculture complexifie grandement le système agroforestier puisqu’elle envisage la juxtaposition de nombreuses strates de végétation. (1)

  • Réduction du drainage par une utilisation plus complète dans le temps et dans l’espace de l’eau du sol.
  • Captage de précipitations occultes par les arbres (condensation du brouillard)
  • Bloccage des vents desèchants par les arbres
  • Mobilisation par les racines profondes des arbres dans les zones d’alteration de la roche mère des éléments minéraux (P, K, Ca, Mg)

Il convient de choisir des espèces d’arbres adaptés a son climat, et d’essayer de nouvelles essences poussant plus au Sud pour introduire peu a peu de nouvelles espèces résilientes. La substitution par des essences plus adaptées au climat futur et/ou moins consommatrices en eau, notamment dans les « points chauds » (sols peu profonds et versant sud), est également une stratégie d’adaptation recommandée. (2) Il ne faut pas hésiter a diversifier les essences afin de favoriser des espèces qui assureront l’avenir (3). Dans cet article, nous avons fait la liste des essences que nous avons choisi pour renouveller notre foret méditerranéenne.

Avant de planter un arbre, il vaut mieux lui faire un trou profond. Surtout si vous etes dans une zone exposée aux sècheresses répétée. En effet, la couche superficielle du sol étant la plus riche en éléments nutritifs, l’arbre aura tendance à explorer préférentiellement cette strate avec ses racines. Pour éviter cela, les agroforestiers mettent en place des cultures précoces (hiver, printemps) qui établissent leur réseau racinaire alors que les arbres n’ont pas encore émis leurs premières feuilles. L’absorption par leurs racines de l’eau et des éléments nutritifs de surface va obliger les arbres à développer leurs racines plus en profondeur.

En agroforesterie, l’optimum de densité de peuplement adulte se situe entre 40 et 80 arbres par hectare. C’est un minimum afin de pouvoir allier production fruitière et cultures de légumes. Au dela, les arbres feraient trop d’ombres aux cultures intercalaires. De plus, Il est fortement recommandé d’aligner les arbres Nord – Sud pour garantir le meilleur ensoleillement possible. (4)

Dans le processus de création d’un ilot boisé ou bien lorsqu’on gère une foret, il est conseillé de faire une sélection des sujets, afin de favoriser la croissance des arbres en retirant les plus faibles. La réduction de la densité du peuplement consiste à diminuer le nombre d’arbres sur une parcelle et donc à engendrer des besoins en eau différents (augmentation de la disponibilité en eau dans le sol). (2)

Nous privilègions pour notre part l’apport de compost pour reconstituer la fertilité du sol forestier et la dynamique du milieu dans les zones les plus fragilisées après incendie ou sécheresse. (3)

Photo Le Beaurepaire

Des arrosages d’appoint peuvent etre nécessaires en cas de sècheresse pour assurer la survie des plants lors des 2 premières années de plantation. Le pire scénario, pour des arbres installés, est l’arrosage au goutte a goutte. Ils deviennent très vulnérable. Leurs systèmes racinaires deviennent faible, les arbres deviennent sensibles aux vents et peuvent facilement etre arrachés puisque leurs racines vont remonter en surface. Les arbres ne s’implanteront pas en profondeur. En conclusion, il vaut mieux limiter l’arrosage des arbres a des situations de sècheresse exceptionnelle, que ce ne soit pas une habitude les empechant de devenir résillients.

Sources:

1: https://www.ekopedia.fr/wiki/Agroforesterie

2: https://www.inrae.fr/actualites/secheresse-lindispensable-adaptation-forets-francaises

3: https://www.inrae.fr/actualites/preparer-forets-du-futur-mediterranee

4: Agroforesterie: des arbres et des cultures, Dupraz et Liagre, 2008

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